Le réveil du quatrième jour à commencé sur une grosse déception, la pluie qui nous avait été promise pour toute la durée du séjour, et que nous avions jusqu'alors réussi à éviter, cette pluie avait fini par nous rattraper.
Nous nous sommes levées sans grande motivation, mais en essayant de faire contre mauvaise fortune bon coeur, car la programme de la matinée devait nous emmener visiter une ancienne ferme traditionnelle abritant un superbe musée artisanal à Skogar, au pied de l'Eyjafjallajökull (oui, ce même volcan qui a paralysé le trafic aérien pendant des semaines l'année dernière).
On repère assez rapidement la ferme à son architecture typique. Trois bâtiment accolés formant les trois pièces de l'habitation, une façade bardée de bois sombre, des contreforts en grosses pierres et l'ensemble recouvert de tourbe.
En avant se dresse un bâtiment moderne qui abrite la plus grosse partie de la collection. D'après le chapitre qui y était consacré dans notre guide, il a été créé par un riche fermier du coin, collectionneur d'antiquité et d'artisanat local qui a eu envie d'ouvrir sa collection au public. Le guide ajoute que, bien qu'il ait fini par le vendre, le fondateur reste très attaché à "son" musée, et qu'avec un peu de chance on peut encore l'y croiser parfois.
Visiblement on a de la chance, quand on entre, le monsieur est en train de se faire enregistré jouant de cet étrange instrument traditionnel viking, qui ressemblerait à une guitare s'il avait plus de deux cordes, et dont on joue en pinçant les deux cordes en même temps .... Je vous laisse donc imaginer la variété des sons ......
Bref nous avons fini par réussir à atteindre les salles. Une accumulation impressionnantes d'objets de toutes, tailles, toutes époques et tous usages, du brick aux cornemuses, des omoplates de baleine servant de joug aux métiers à tisser ..... en passant par un agneau empaillé qui avait deux museaux et trois yeux ..... Les goûts et les couleurs .... et un groupe de touristes français bruyants, vulgaires, croyant avoir la science infuse et se permettant de rire de leur guide qui avait osé parlé de chevelure des chevaux au lieu de crinière ..... J'ai eu honte.
La visite se poursuit tranquillement par la ferme et les différents bâtiments du village. Le groupe de français n'aime visiblement pas la pluie, il reste à l'intérieur. Tant mieux.
En quittant Skogar, la pluie à redoublé. On est mouillées, on a froid, on est fatiguées, le temps nous déprime un peu. On en profite pour avancer jusqu'à Gullfoss. Les chutes sont impressionnantes, c'est vrai, mais la pluie ne faiblit pas. On ne s'attardera pas. Idem le lendemain, après un rapide passage à Geyserpour observer quelques éruptions de Strokkuret un léger détour par le Geyser Center pour tester (entre autres) le simulateur de séismes, on filera droit vers le Laugarvatn.
Jour 6. A l'aube, j'y crois, le soleil brille. Ce sera finalement une fausse alerte, il passer rapidement au dessus des nuages, mais qu'importe ... il ne pleut plus. On prend tranquillement la route pour Þingvellir, un des berceaux de la civilisation et de la démocratie islandaise.
On se trouve ici en plein coeur du graben medio-atlantique. A l'Ouest la Plaque américaine, à l'Est la plaque européenne. Il parait que la zone s'écarte de près de 3 cm par an! Dans le paysage, cela se traduit par des séries de fractures Nord-Sud parallèles très profondes.
Þingvellir est également un lieu très important dans l'Histoire islandaise. C'est le premier lieu de rassemblement de l'un des plus vieux parlements du monde, l'Alþing, fondé en 930. C'est encore là que furent proclamées notamment l'adoption officielle du christianisme comme religion d'état en 999 et l'indépendance de l'Islande en 1944.
Un voyage à Rebours en quelques sortes, le Jökulsarlon (apparu dans les années 30) le premier jour, Þingvellir (930 pour la colonisation) à la fin. Ne reste plus qu'une journée à passer à Reykjavik avant de devoir repartir ...
On continue à guetter l'eruption qui nous "condamnerait" à rester 10 jours de plus !